Alex Shakespeare adore prendre l’avion pour n’importe quelle destination et préfère le siège côté hublot. Il ne lui restait donc raisonnablement qu’à construire son propre jet de transport de passagers, baptisé « Alex Air », mais sur la terre ferme. En tant que collectionneur de pièces aéronautiques de récupération, il a eu surtout besoin de sièges d’avion authentiques (achetés sur eBay), d’un hublot et de quelques autres gadgets liés à l’aviation. Avec l’aide d’un Raspberry Pi Zero, Alex s’est attelé à la création d’une annexe dans son domicile, unique et originale. 

Simulateur de vol alternatif

Surclassement

Outre les sièges et les différents éléments esthétiques de l’avion, le simulateur de vol alternatif comporte deux parties essentielles qui contribuent à l’authenticité de l’expérience du passager. Alex a tout d’abord construit un « panneau de sélection de vol » que le passager utilise pour choisir l’aéroport où il souhaite atterrir (et le choix est vaste). 

Une fois la destination sélectionnée, un écran de PC standard situé derrière le hublot diffuse la vidéo de l’atterrissage, tandis que deux haut-parleurs émettent les sons nécessaires pour que le passager puisse s’immerger totalement, par exemple en approche d’Innsbruck ou peut-être de New York. Alex a réussi à trouver sur YouTube tous les films et les sons adaptés à chaque approche, puis les a mis à l’échelle et pivotés pour qu’ils s’adaptent à l’écran. Un bandeau lumineux fluorescent placé au plafond est également activé pour donner une expérience réaliste. 

Tous ces dispositifs sont pilotés par un Raspberry Pi Zero : « J’avais besoin d’un système pouvant prendre en charge le protocole I2C et des E/S à usage général, lire des vidéos et du son, et surtout, bon marché », explique Alex. Le Raspberry Pi Zero reçoit les données du panneau de sélection et les transmet à son petit écran LCD grâce au protocole I2C. Le RPi est également responsable de la lecture des contenus vidéo/audio, grâce au port HDMI et à une carte son USB. 

Le deuxième élément essentiel, indépendant du panneau de sélection, est la console de commande du « tableau de service client », positionné au plafond et récupéré sur un vieil avion. Cette unité est pilotée par un microcontrôleur ESP32, et le passager peut allumer la lumière, être rafraîchi par le ventilateur à trois vitesses, ou appuyer sur le bouton d’assistance. Astucieusement, Alex s’est arrangé pour que ses haut-parleurs Google prononcent les mots incontournables « assistance requise » chaque fois que le passager appuie sur ce bouton. Hormis les plateaux-repas peu appétissants, il ne manque pas grand-chose à l’expérience des clients d’Alex Air, qui inclut même un bouton fantaisiste chargé de déclencher le jingle de Ryanair (diffusé dans les avions de la compagnie lorsqu’ils atterrissent à l’heure). 


Simulateur de vol alternatif

Un arrière-plan magnifique 

Installé dans le jardin d’hiver d’Alex, le simulateur de vol alternatif semble être là pour longtemps : « Il est pour ainsi dire vissé au mur et n’ira donc nulle part ailleurs. Je l’utilise comme salle de réunion lorsque je prends des appels vidéo pour le travail... c’est mieux qu’un ennuyeux canapé IKEA... ». Alex Air a été très bien accueilli, et a même fait l’objet d’un article dans un journal national britannique, d’une interview à la radio et de toutes sortes de blogs. 

« Les gens me trouvent un peu fou », admet Alex, « mais vu mes autres projets, ils s’attendent souvent à ce que je fasse ce genre de choses ». En effet, parmi les autres créations ingénieuses d’Alex, figurent un distributeur automatique de cocktails, un baromètre à hibou et une porte pneumatique automatique. 

Notre maker ne prévoit pas d’apporter de modifications à son simulateur de vol, et pense l’avoir terminé pour le moment, car le système fonctionne bien. Mais il a l’intention de publier bientôt le code source, une fois remis un peu en ordre. Surveillez sa page GitHub (github.com/shakso) si vous souhaitez reproduire cette aventure de haut vol et délicieusement excentrique. 

En bref

> Les sièges ont coûté près de 150 €. 

> Le coût du hublot et des autres pièces est d’environ 170 €. 

> Alex disposait déjà d’un moniteur de rechange et d’un Raspberry Pi Zero. 

> En trois mois, Alex a consacré environ 40 heures à son projet. 

> Voir la vidéo d’information sur le simulateur proposée par Alex : magpi.cc/alexairvideo