Maker
Ken – alias ByteWelder – est un développeur de logiciels qui remercie sa femme de le soutenir dans ses folles activités.

Lorsque Ken Van Hoeylandt était enfant, les ordinateurs étaient de grosses machines encombrantes. Mais à l’époque de son adolescence, dans les années 1990, ils rétrécissaient rapidement, ce qui a poussé Ken à vouloir absolument mettre la main sur l’un d’eux.
Il était attiré par l’idée de pouvoir toujours emporter un ordinateur avec lui. Il possédait un Palm III pour lequel il a écrit quelques logiciels simples et il a fini par lui donner accès à l’internet via un câble sériel à la maison. Plus tard, il a acheté un Sharp HC-4500, un ordinateur de poche sous Windows CE avec un écran couleur et plus de possibilités.
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Au fil des ans, la passion de Ken pour les ordinateurs de poche est restée intacte et il souhaitait la raviver. « C’est en partie de la nostalgie et en partie la liberté de disposer de la puissance d’un système d’exploitation classique », explique-t-il. « De nos jours, tout le monde a des téléphones portables et des tablettes, mais ils nous privent d’une grande partie du contrôle que nous avions auparavant. »

Ordinateur vraiment de poche ?

Récemment, après avoir envisagé de mettre la main sur la uConsole de Clockwork, un ordinateur de poche modulaire, il a estimé que la construction de son propre ordinateur était plus stimulante. Il s’est procuré un RPi Compute Module 4 (CM4) et s’est promis de tirer parti de son processeur ARM Cortex-A72 à quatre cœurs en le plaçant au cœur de son propre appareil.
Il a choisi le Raspberry Pi en raison de l’assistance dont il bénéficie et de sa facilité d’utilisation. Ken révèle qu’il avait pensé au RPi Zero 2 W, mais qu’il a eu le sentiment qu’il manquerait de nombreuses options de connectivité. Le RPi Zero 2 W aurait permis d’obtenir un ordinateur de poche plus petit, mais pour un appareil destiné à être utilisé quotidiennement, l’expérience de l’utilisateur est l’aspect le plus important.
À cette fin, Ken a pris d’autres décisions cruciales. « J’ai d’abord envisagé de créer un dispositif pliable, mais il m’aurait été trop difficile de le rendre suffisamment fin à mon goût », explique-t-il. « Les appareils pliables nécessitent de bonnes charnières, et je soupçonne qu’il est très difficile de les fabriquer sans machines coûteuses comme une micro-fraiseuse. » Au lieu de cela, l’écran de son appareil se trouve au-dessus du clavier.
 
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Les clés du succès

Le plus grand défi a été la conception du boîtier. Ken a créé les fichiers de CAO pour la coque imprimée en 3D à l’aide d’Onshape, et il voulait qu’elle soit aussi compacte que possible. Il a dû tenir compte de la disposition des composants pour que le câblage soit logique. « Vous ne voulez pas que des câbles traversent le boîtier dans un sens puis dans l’autre », ajoute-t-il. Il a aussi dû prendre en compte le refroidissement.
« Il y a peu de place pour un ventilateur et de nombreux composants dégagent de la chaleur », poursuit-il. « En d’autres termes, il y a très peu de variantes d’agencement qui fonctionnent bien, et il faut également tenir compte du fait que tout doit prendre place et être facile à assembler. Lorsque vous modifiez la disposition pour améliorer le câblage, vous risquez d’affecter la circulation de l’air. Cela devient un casse-tête technique très intéressant. »
 
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Malgré cela, la mise en boîte fonctionne bien. Le temps est désormais consacré à l’amélioration du clavier. « Il est assez mauvais », avoue Ken. « Il est construit comme la plupart des télécommandes de télévision et il faut appuyer assez fort pour qu’il fonctionne systématiquement. C’est bien pour entrer une ou deux commandes Bash, ou peut-être une URL une ou deux fois, mais vous ne voudriez pas l’utiliser pour taper de longs courriels ou pour discuter avec quelqu’un. »
C’est pourquoi la prochaine version de Decktility sera dotée d’un clavier entièrement personnalisé avec des micro-touches, mais ce ne sont pas les seuls changements envisagés. Il utilise actuellement Raspberry Pi OS, mais il se peut qu’il bricole avec Kali Linux ou Parrot OS à l’avenir. Il s’est également intéressé à la radio logicielle (par ex. RTL-SDR), et il se peut donc qu’il y revienne.