La semaine dernière, sur le salon electronica 2018 à Münich, l’un des piliers de notre rédaction, Jan Buiting, a eu une conversation à bâtons rompus avec Eben Upton, co-fondateur du fameux Raspberry Pi. Tout le monde sait que ce nano-ordinateur a donné au monde de l’électronique une impulsion de créativité d’une puissance inouïe. Le succès de la fameuse framboise est tel que même les branches industrielles de l’activité micro-électronique la trouvent désormais à leur goût et l'incorporent à leurs produits. Il était donc logique que la première question posée par Jan pour ouvrir cet entretien filmé sur le stand fast forward d’Elektor portât sur ce succès fulgurant et sur cette ambition maintenant professionnelle du Raspberry Pi. 

Le bon professionnel est souvent aussi un bon amateur

Eben Upton rappelle qu’il y a une demi-douzaine d’années, quand on ne comptait encore qu’un million de cartes Raspberry Pi vendues, sa clientèle était presque entièrement composée d’amateurs, généralement adultes. En fait, la plupart d’entre eux étaient aussi des ingénieurs professionnels. Rapidement, ces personnes, convaincues dans leurs activités personnelles par la puissance et la stabilité du RPi comme plate-forme informatique stable, l’ont adoptée aussi dans leur vie professionnelle.
Rien d’extraordinaire, précise Eben Upton beau joueur : « Arduino et d’autres l'avaient fait bien avant nous. » L’histoire des techniques regorge en effet d’exemples d’innovations pour lesquelles on est allé chercher dans la vie familiale des idées connues et éprouvées, pour les transposer dans le domaine professionnel.
La porosité de la frontière entre vie privée et vie professionnelle n’est jamais aussi féconde que quand les activités professionnelles correspondent aux aspirations profondes des individus.

Les enfants sont des consommateurs très exigeants

Eben Upton explique : « Une fois que vous avez un produit qui résiste aux mauvais traitements subis dans une chambre d’enfant, il est armé pour devenir aussi un bon produit industriel [...]. Quand ceux qui ont acheté leur premier RPi pour s'amuser, à la maison, les ont emportés ensuite à leur travail, il a fallu expliquer aux autres que cette carte perçue comme un jouet était plus fiable que bien des appareils qui se veulent industriels. »
Retrouvez Eben Upton dans la vidéo ci-dessous. Il y répond entre autres à la liste de souhaits exprimés par l'équipe de MagPi, le magazine officiel du Raspberry publié (en français et néerlandais) par Elektor.